Église Saint Jean-Baptiste (photo Daniel Clerc)

L’église Saint-Jean-Baptiste

L’église Saint-Jean-Baptiste de Morsang-sur-Orge est un édifice religieux catholique situé au cœur de la commune. Elle fait partie du patrimoine culturel de la ville.

Sa construction s’est déroulée en deux étapes.

Lors de la première, l’église est érigée au XIIIe siècle par les moines de Saint-Magloire et comprend la chapelle de la Vierge et le chœur.

Dans un second temps, la nef de l’église actuelle, constituée de la chapelle Saint-Charles, est construite au XVIIe siècle sous l’initiative de Vassan, seigneur de Morsang.

La Société historique, dans son ouvrage « Morsang-sur-Orge avant la Révolution » paru en 1996, décrit l’intérieur de l’église en ces mots :

« Le chœur possède une voûte d’ogives ; les nervures viennent retomber dans les angles des arcades qui ont pour supports des grotesques (motifs d’ornements tels que bouffons, animaux fantastiques…) aujourd’hui disparus. Les fenêtres sont en plein cintre. Au côté droit, un étroit collatéral conduit à la chapelle de la Vierge et une arcade en plein cintre lui donne vue et accès sur le chœur. Le maitre autel comporte un tabernacle avec des éléments sculptés en bois doré du style Louis XV.
La chapelle Saint-Charles, constituant la nef actuelle, fut construite à la commande de Charles de Vassan au XVIIe siècle. En effet, à l’époque, les seigneurs de Morsang ainsi que les prêtres se faisaient enterrer sous le sol de l’église. Nous retrouvons des dalles au nom de Jacques de Vassan (1636), Charles de Vassan (1697) et Claude de Vassan (1717). »

Dans son livre « Inscriptions de la France, du Ve siècle au XVIIIe siècle » publié en 1879, François de Guilhermy décrit ainsi la dalle funéraire de Jacques de Vassan :

« La dalle est posée au pied des marches du maître autel. Encadrement ovale bordé de perles, accompagné d’enroulement, de deux lampes allumées et d’un écusson avec son casque à lambrequins. Les armoiries se composaient d’un chevron bien apparent et de trois pièces devenues méconnaissables ».

Cette dalle retrouvée, lors des fouilles de 1985, sous le dallage devant l’autel, est maintenant appuyée sur le mur, à l’intérieur de l’église. Sur un autre cercueil, nous pouvons lire « Ci-gît Monet de la Salle, épouse de Charles de Vassan, Seigneur de Morsan, conseiller en la cour de Louis XV, décédée à l’âge de 42 ans en 1674 ».

Le clocher de l'église

Le clocher de l’église était à l’origine beaucoup plus haut.

Il fut démoli, par délibération du Conseil municipal du 12 avril 1930, à cause de son état de délabrement qui constituait un risque de sécurité publique.

Il fut reconstruit dans les années 1930 et sa hauteur, ainsi réduite, lui confère aujourd’hui encore un aspect quelque peu trapu.

Sur la cloche, on peut lire :

JAY ETE FAITE EN 1753 ET BENITE PAR MRE ANTOINE GANDILHON CURE DE STE GENEVIEVE DES BOIS DE MORSAN SUR ORGE ET NOMMEE FRANCOISE PAR HAUT ET PUISSANT SEIGNEUR MRE DUREY DHARNONCOURT SEIGNEUR DE STE GENEVIEVE DES BOIS DE MORSAN SUR ORGE DE VILLEMOISSON ET AUTRES LIEUX ET PAR DAME FRANCOISE DE LAMARQUE SON EPOUSE
L. GAVDIVEAU ET SES FILS MONT FAITE
L. DESCHAMPS MARGUILLIER DE LEUVRE
P. DELAMAISON NEUVE MARGUILLIER* DES TREPASSES
R. FLEURY MARGUILLIER DU ST SACREMENT
C. CAUTE PROCUREUR FISCAL

* Marguiller était membre du conseil de fabrique, l’équivalent de l’actuel « Conseil Paroissial aux Affaires Économiques » (CPAE) chargé d’en administrer les biens.

Les vitraux

Vitrail du baptême du Christ

Lors des travaux de réhabilitation de l’église, la restauration d’un vitrail a été confiée à Philippe Lejeune (1924-2014), peintre français et fondateur de l’École d’Étampes.
Né à Montrouge en 1924, il s’intéresse très tôt à la peinture et, dès 1941, il est accepté dans l’atelier d’Art Sacré de Maurice Denis, où il profite des conseils de Georges Desvallières avant de devenir l’élève de Jean Souverbie en 1943. Parallèlement, à partir de 1951, il vit à Étampes dans la maison familiale et fait la connaissance du maître verrier Raymond Legrand. Philippe Lejeune, tout en continuant à peindre, exécute maquettes, cartons et peintures sur verre, tandis que Raymond Legrand découpe les verres et les encastre dans les plombs. Ils restaurent ainsi un grand nombre d’églises en France dont les vitraux ont été détruits pendant la guerre, notamment au Mont-Saint-Michel, et aussi dans les îles anglo-normandes, Jersey et Guernesey.
À l’image de nombreux artistes à travers l’histoire de l’art, il a saisi l’opportunité des travaux des vitraux de l’église de Morsang-sur-Orge pour intégrer son propre portrait. Vous le trouverez sur ce vitrail, en la personne de Saint-Jean-Baptiste.

Vitrail de l’Annonciation

Ce vitrail a été réalisé par Louis-Charles-Marie Champigneulle entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle.
Louis-Charles-Marie Champigneulle, dit « Charles II Champigneulle » ou « Charles Champigneulle fils » est un maître-verrier, né à Metz en 1853 et décédé à Savonnières-devant-Bar en 1905. Il est le second fils de Charles-François Champigneulle, maître-verrier lui-même. Il commence à travailler dans la Meuse, à Bar-le-Duc. En 1881, il poursuit sa carrière à Paris, à l’atelier du 96 rue Notre-Dame-des-Champs. L’atelier est alors très actif. Récompensé par de nombreuses médailles, il devient lui-même membre du jury d’attribution des récompenses, pour les œuvres présentées au titre de l’art verrier, aux expositions universelles de Paris. Au cours de sa carrière, Charles II Champigneulle réalise de nombreux vitraux, inventoriés aujourd’hui par le service de l’inventaire général. En 1887, il est promu Chevalier de la Légion d’honneur. En collaboration avec Gustave Eiffel, il réalise la magnifique verrière de l’hôtel Vernet sur l’avenue des Champs Élysées. Il travaillera aussi avec Hector Guimard pour la réalisation des couvertures en verre des édicules et gares du métro parisien.
Charles Champigneulle signe ses verrières et vitraux « Charles Champigneulle fils » ou « Charles Champigneulle et Cie » jusqu’en août 1899. À cette date, l’atelier utilise un nouveau nom commercial, celui de la Société Artistique de Peinture sur Verre (SAVP) domicilié au 96 rue Notre-Dame des Champs. Il continue à signer d’autres verrières « Ch. Champigneulle de Paris ». On peut donc en déduire que le vitrail de l’église Saint-Jean-Baptiste a été réalisé entre 1899 et 1905.